Poésie de la grande ville
Projetant d’écrire une présentation de ma série de peintures KAOS, dans un premier temps, j’avais pensé l’appeler KAOS, poésie du paysage urbain. Si j’ai préféré l’appeler Poésie de la grande ville, c’est qu’en fin de compte, mon intention n’était pas seulement de présenter ces peintures en particulier, ni de réfléchir à la seule esthétique du paysage urbain, mais plus largement, de méditer sur le sens et le destin du paysage à une heure où celui-ci a aussi bien disparu des cimaises des galeries d’art contemporain que des motivations du peintre de la vie moderne dont Baudelaire fait un initiateur et un phare de la Modernité. Pour tout dire – c’est aussi le propos de cette méditation -, un tel peintre a si bien quitté la scène, que c’est à se demander s’il existe encore.
La descente de la montagne
Le premier chapitre d’un roman philosophique.
Chapitre UN : AURORE.
Vers six heures du matin, là où les deux mondes se confondaient dans une égale obscurité, bien qu’il fût encore insensible, un invisible feu redessinait l’horizon effacé par la nuit.
Derrière le rideau noir, l’aube travaillait en secret à la résurrection de la terre et des cieux. Son obscure gésine s’apprêtait à leur rendre des identités englouties, à raviver des éclats qui n’avaient subsisté que dans le scintillement de la voûte étoilée, n’étaient restés attachés qu’à la couverte des prés, qu’au duvet des herbes givrées, aux branches pâles des forêts.
Notre tardive Modernité
PREFACE
Sensibles, scabreux ou polémiques, il est des sujets dont on ne peut dire deux mots sans avertissement. L’art contemporain est de ceux-là. A plus forte raison, le projet d’une critique de l’art contemporain est de ceux qui ne peuvent faire l’économie d’une préface. En l’occurrence, il s’agit de savoir de quoi l’on parle et d’en informer le lecteur. Précaution d’autant plus nécessaire que le sujet est si controversé que, lorsqu’ils en parlent, ses partisans et ses adversaires ne parlent pas de la même chose ; que, de plus, lui-même se définit par un dépassement et une innovation qui font continuellement bouger ses lignes ; et qu’enfin, s’appliquant à des pratiques d’une infinie diversité, il désigne une nébuleuse si gazeuse qu’il met sa définition au défi et sa pensée en péril.
La peinture gestuelle
Hommage au maître