Le visiteur curieux d’art contemporain peut passer son chemin. Il n’en trouvera pas ici. Pas du moins au sens conventionnel du terme qui désigne cet art conceptuel insipide qui, sur la planète entière, représente l’Art officiel d’une humanité qui a oublié la Beauté. A mon sens, cet art qu’on dit contemporain n’est ni art, ni contemporain. L’Art authentique est intemporel. L’art que l’on dit contemporain est un cache-misère, une façade idéologique qui cache une vérité tragique : toute savante, toute avancée qu’elle est, notre société a non seulement oublié la Beauté, mais perdu la capacité du grand Art. Cet art n’est d’ailleurs pas véritablement contemporain, pour la bonne raison que, conceptuel et replié sur son intellectualité, il ne s’intéresse pas à la vie qui l’entoure. Le serait-il, qu’il serait incapable d’en faire une œuvre. L’art de notre tardive Modernité étant le fruit fadasse d’une révolution qui a depuis longtemps renié le cœur et jeté le métier aux orties, l’artiste officiel du Contemporain est aussi dépourvu de la sensibilité nécessaire à la perception de la vie que des moyens nécessaires à son expression.

A contrario, les œuvres que j’expose ici sont réellement contemporaines. Pour commencer, elles le sont simplement dans la mesure où elles sont les créations d’un artiste vivant. En second lieu, elles sont contemporaines parce qu’elles sont effectivement les fruits d’un regard sur le monde contemporain. Enfin et surtout, elles sont de notre temps, parce qu’elles sont vivantes. Elles sont des fruits de cet Art Vivant de tous les temps qui, par le regard qu’il porte sur son temps, a pour éternelle vocation d’exprimer la vie de son temps. Car c’est la mission de l’artiste des arts visuels d’injecter dans ses œuvres la vie qu’il sent palpiter dans le visible et, ce faisant, d’époque en époque, de régénérer la manière de voir de son temps. Dans le domaine des arts visuels, entretenir ce feu, garder le VOIR en vie, est la véritable manière d’être contemporain.

Ce double sens de l’Art, ces deux finalités de la peinture, le regard sur le monde et l’expression de la vie, monsieur Cogito en est incapable. Retranché dans l’intellectualité, obnubilé par le concept, l’artiste contemporain n’a plus assez de cœur. Dédaigneux du sensible, il ne daigne plus jeter un regard sur le monde. Le voudrait-il, qu’il en serait incapable. Il n’en a plus ni le désir ni les moyens. Le secret de la beauté ne lui a pas été transmis par une École qui la méprise et en a proscrit le métier. C’est la raison pour laquelle, reflets d’un monde désenchanté, les œuvres que nous livre l’artiste du Contemporain sont des objets sans âme, des parodies dépourvues d’aura, des artefacts insignifiants qui n’ont de sens que soutenus par les béquilles du discours et la puissance du dollar.

Les œuvres exposées ici sont vivantes parce qu’elles sont les fruits de cette quête ardente d’expression de la vie que j’admire chez les maîtres et qui, selon moi, est le sens ultime de l’Art et le véritable objet de la peinture. Mais mon site est également le lieu d’une pensée. C’est aussi le lieu d’une méditation qui me parait indispensable dans la mesure où, avec l’art contemporain, le sens de l’Art a été si radicalement bouleversé, qu’il me semble désormais impossible d’avoir une pratique artistique consciente sans développer en même temps une réflexion de fond sur le sens qu’il a aujourd’hui. Je crois que, outre sa mission essentielle d’expression de la vie et afin de la bien remplir, le peintre de la vie moderne se doit de comprendre aussi la mort, notamment le problème de la mort de l’Art et de la farce tragique qui se joue sous nos yeux : son remplacement planétaire par l’académisme jacassier de l’art contemporain.

Cette double exigence de pensée et de création vient aussi du fait que, depuis toujours passionné par les Arts et les Lettres, issu d’une double formation en Art et en philosophique, je travaille avant tout à l’accomplissement d’une vocation qui me vient de loin, celle de philosophe-artiste. D’où la conception de mon site comme un espace taillé sur mesure pour l’expression du philosophe-artiste. Sa structure autant que son contenu reflètent mon double engagement dans la pensée et dans la création, ma double pratique de la peinture et de l’écriture et une profonde aspiration aux noces d’un Art vivant et d’une pensée vive. De par sa forme, son architecture donnant un double accès à mes travaux de peinture et d’écriture, galeries d’un côté et textes de l’autre, cette page en est l’illustration.

Bonne visite